L'éditeur de ce journal vient de recevoir de Mme Ruge, née Baenziger, une des plus anciennes amies de Mme Weber, la lettre suivante, qu’il est heureux de pouvoir faire imprimer ci-dessous: Ma chère Anna, Quatre-vingt-dix ans! Voilà pour la première fois dans notre amitié de longues années que je constate une indiscrétion de votre part; vous à qui l’on pouvait à bon droit reprocher un excès de discrétion tant sur le domaine de la pensée que sur celui de l’action. Et cependant, ces quatrevingt-dix ans vous ont été imposés par les puissances au dessus de nous. Certes, les années écoulées depuis la mort de votre mari vous ont placé devant line bien lourde tâche, mais d’autant plus lumineuse me semble votre vie avant ce douloureux événement. Que de multiples... |