Conflits armés et crises alimentaires contribuent à leur manière à urbaniser l'Afrique sub-saharienne lorsque les villes jouent un rôle de refuge et que les combats se déroulent à la campagne. Malgré l'évacuation de ses habitants lors de la chute du régime Habyarimana en 1994, la capitale du Rwanda n'a pas démenti ce schéma et s'est vite repeuplée une fois le génocide terminé. La différence est qu'elle est désormais tenue par des élites tutsi et que les bouleversements de l'année 1994 ont radicalement changé la composition de sa population. La question qui se pose à présent dans une perspective de réconciliation dépasse très largement les enjeux de la reconstruction urbaine et révèle une forte dimension politique. Le risque, en l'occurrence, est de fonder... |